Par Dixie Mitchell
Dixie Mitchell |
Le 20 novembre 2014, il est toujours bon d’examiner où nous en
étions en matière d’inclusion dans les jeunes années et où nous en sommes
maintenant. Ma réflexion générale sur l’apprentissage et la garde de la petite
enfance de qualité m’amène toujours, en tant que mère, grand-mère et
éducatrice, à poser un certain nombre de questions. « En avons-nous fait
assez pour soutenir les jeunes enfants de manière à valoriser leurs
contributions à la société? En avons-nous fait assez pour soutenir les familles
de manière à valoriser leurs contributions à la société en travaillant, en se
formant et en s’instruisant? Que doivent faire les collectivités pour valoriser
le moment privilégié que fournit la petite enfance, un moment où beaucoup
d’enfants commencent à découvrir ce qu’est la vraie participation dans
n’importe quelle collectivité et à explorer des façons d’être et d’avoir un
ami? » Les premières années sont une époque qui permet de jeter les bases de
philosophies et de principes inclusifs comme partie ordinaire de la vie.
Tout enfant veut la maîtrise, le
sentiment d’appartenance, l’autonomie, les amitiés et l’amour. Toute famille
veut ces éléments pour ses enfants. Toutefois, certains enfants passent chaque
jour sans ces choses – sans réussite, sans sentiment d’appartenance, sans
autonomie et sans amis. Ils sont étiquetés, évités, intimidés et oui, même
exploités. Nos enfants sont souvent pris dans un monde qui exploite leur valeur
et détruit leur estime de soi et leur assurance, puisqu’ils ne peuvent pas pleinement participer à la vie
de leur collectivité à tous les niveaux. Les environnements préscolaires
accessibles, inclusifs et de qualité ne sont pas faciles à obtenir dans
certaines collectivités à divers endroits au Canada.
Le Canada a signé la Convention relative aux droits des personnes
handicapées des Nations Unies en 2007 et l’a ratifiée en 2010. Tout le
document traite des environnements et des changements à y apporter pour
promouvoir, protéger et garantir les droits des personnes ayant un handicap. Il
y est question d’environnement offrant une égalité réelle. Avec la signature de
la convention, il est devenu obligatoire pour nous les Canadiens de garantir
les droits des enfants, de reconnaître leur valeur et de respecter leur
développement à tous. Nous nous sommes engagés à préserver l’identité de TOUS
les enfants afin qu’ils puissent grandir avec une identité positive et la
confiance en soi.
Les premières années sont celles où
il faudrait commencer à remplir notre obligation et à faire en sorte que tous
les enfants soient valorisés et reconnus pour ce qui ils sont, pas ce qu’ils
sont. C’est le moment de montrer que l’inclusion dans les premières années doit
être visible pour faire en sorte que tous les enfants comptent, que tous les
enfants soient perçus comme des collaborateurs précieux, parce qu'ils peuvent
apporter des contributions et qu’ils le font effectivement.
Afin d’obtenir un « monde de
valeur », il faudra d’autres changements dans la création de cultures
inclusives. Il faudra aussi élaborer de plus de politiques visant les jeunes
années, plus de formation sur la petite enfance pour notre personnel de la
petite enfance et plus de places inclusives de qualité accessibles pour les
enfants dans les environnements préscolaires et dans les écoles. Il faudra
aussi que nous les adultes, nous comprenions bien qu’il ne faut pas s’attendre
à ce que l’enfant « se plie aux besoins de la collectivité », mais
que « la collectivité se plie aux besoins de l’enfant ». En d’autres
mots, nous ne devons pas nous attendre à ce que les enfants s’adaptent à notre
monde d’adultes, mais nous devons être attentifs aux attentes que les enfants
pourraient avoir à l’égard d’eux-mêmes si seulement on leur donnait le temps de
diriger la danse de l’apprentissage. La mise au point de techniques
d’enseignement et d’apprentissage efficaces pour tous aide les enfants à mettre
à contribution leurs talents.
L’apprentissage et la garde de la
petite enfance sont devenus une période de soins et d’apprentissage. Comme
éducatrice de la petite enfance, nous sommes tenues, à la suite de la signature
de la convention par le Canada, de comprendre notre rôle qui consiste à
défendre les enfants et leurs droits, d’aider chaque enfant à réaliser son
plein potentiel et de veiller à ce que l’inclusion dans les premières années soit
pleinement visible dans nos collectivités partout dans cette grande nation. Se
croiser les bras et penser que c’est la tâche de quelqu’un d’autre ne la fera
pas disparaître. Le fait de se demander ce que nous pouvons faire pour défendre
les droits de tous les enfants et leurs familles et de dire à ceux et celles
qui écoutent pourquoi nous sommes fiers de travailler dans le secteur de la
petite enfance est un bon début. Comprendre que l’inclusion est fondée sur la
relation et qu’il faut tous les membres d’une collectivité pour soutenir l’idée
qu’il y a de l’apprentissage et des soins dans les environnements préscolaires,
cela assure une solide assise aux enfants qui commencent l’école. Comprendre
que les enfants qui nouent des relations avec d’autres enfants et qui
apprennent à faire preuve d’empathie et de sympathie en bas âge apportent un
nouvel espoir pour l’avenir. Comprendre la valeur des enfants apporte de
l’espoir aux enfants partout au Canada.
En célébrant la Journée nationale de
l’enfant, faites votre première promesse – que chaque jour sera une journée
nationale de l’enfant, que tous les enfants seront considérés pour ce qu’ils
nous apportent et ce que nous apprenons d’eux. Promettez de reconnaître et de
vous souvenir pourquoi l’individualisation est indispensable et de reconnaître
que l’inclusion fondée sur la relation commence dans les jeunes années.