Friday 21 November 2014

La rendre visible : l’inclusion dans les jeunes années



Par Dixie Mitchell

Dixie Mitchell
Le 20 novembre 2014, il est toujours bon d’examiner où nous en étions en matière d’inclusion dans les jeunes années et où nous en sommes maintenant. Ma réflexion générale sur l’apprentissage et la garde de la petite enfance de qualité m’amène toujours, en tant que mère, grand-mère et éducatrice, à poser un certain nombre de questions. « En avons-nous fait assez pour soutenir les jeunes enfants de manière à valoriser leurs contributions à la société? En avons-nous fait assez pour soutenir les familles de manière à valoriser leurs contributions à la société en travaillant, en se formant et en s’instruisant? Que doivent faire les collectivités pour valoriser le moment privilégié que fournit la petite enfance, un moment où beaucoup d’enfants commencent à découvrir ce qu’est la vraie participation dans n’importe quelle collectivité et à explorer des façons d’être et d’avoir un ami? » Les premières années sont une époque qui permet de jeter les bases de philosophies et de principes inclusifs comme partie ordinaire de la vie.

Tout enfant veut la maîtrise, le sentiment d’appartenance, l’autonomie, les amitiés et l’amour. Toute famille veut ces éléments pour ses enfants. Toutefois, certains enfants passent chaque jour sans ces choses – sans réussite, sans sentiment d’appartenance, sans autonomie et sans amis. Ils sont étiquetés, évités, intimidés et oui, même exploités. Nos enfants sont souvent pris dans un monde qui exploite leur valeur et détruit leur estime de soi et leur assurance, puisqu’ils  ne peuvent pas pleinement participer à la vie de leur collectivité à tous les niveaux. Les environnements préscolaires accessibles, inclusifs et de qualité ne sont pas faciles à obtenir dans certaines collectivités à divers endroits au Canada. 

Le Canada a signé la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies en 2007 et l’a ratifiée en 2010. Tout le document traite des environnements et des changements à y apporter pour promouvoir, protéger et garantir les droits des personnes ayant un handicap. Il y est question d’environnement offrant une égalité réelle. Avec la signature de la convention, il est devenu obligatoire pour nous les Canadiens de garantir les droits des enfants, de reconnaître leur valeur et de respecter leur développement à tous. Nous nous sommes engagés à préserver l’identité de TOUS les enfants afin qu’ils puissent grandir avec une identité positive et la confiance en soi.

Les premières années sont celles où il faudrait commencer à remplir notre obligation et à faire en sorte que tous les enfants soient valorisés et reconnus pour ce qui ils sont, pas ce qu’ils sont. C’est le moment de montrer que l’inclusion dans les premières années doit être visible pour faire en sorte que tous les enfants comptent, que tous les enfants soient perçus comme des collaborateurs précieux, parce qu'ils peuvent apporter des contributions et qu’ils le font effectivement. 

Afin d’obtenir un « monde de valeur », il faudra d’autres changements dans la création de cultures inclusives. Il faudra aussi élaborer de plus de politiques visant les jeunes années, plus de formation sur la petite enfance pour notre personnel de la petite enfance et plus de places inclusives de qualité accessibles pour les enfants dans les environnements préscolaires et dans les écoles. Il faudra aussi que nous les adultes, nous comprenions bien qu’il ne faut pas s’attendre à ce que l’enfant « se plie aux besoins de la collectivité », mais que « la collectivité se plie aux besoins de l’enfant ». En d’autres mots, nous ne devons pas nous attendre à ce que les enfants s’adaptent à notre monde d’adultes, mais nous devons être attentifs aux attentes que les enfants pourraient avoir à l’égard d’eux-mêmes si seulement on leur donnait le temps de diriger la danse de l’apprentissage. La mise au point de techniques d’enseignement et d’apprentissage efficaces pour tous aide les enfants à mettre à contribution leurs talents.
L’apprentissage et la garde de la petite enfance sont devenus une période de soins et d’apprentissage. Comme éducatrice de la petite enfance, nous sommes tenues, à la suite de la signature de la convention par le Canada, de comprendre notre rôle qui consiste à défendre les enfants et leurs droits, d’aider chaque enfant à réaliser son plein potentiel et de veiller à ce que l’inclusion dans les premières années soit pleinement visible dans nos collectivités partout dans cette grande nation. Se croiser les bras et penser que c’est la tâche de quelqu’un d’autre ne la fera pas disparaître. Le fait de se demander ce que nous pouvons faire pour défendre les droits de tous les enfants et leurs familles et de dire à ceux et celles qui écoutent pourquoi nous sommes fiers de travailler dans le secteur de la petite enfance est un bon début. Comprendre que l’inclusion est fondée sur la relation et qu’il faut tous les membres d’une collectivité pour soutenir l’idée qu’il y a de l’apprentissage et des soins dans les environnements préscolaires, cela assure une solide assise aux enfants qui commencent l’école. Comprendre que les enfants qui nouent des relations avec d’autres enfants et qui apprennent à faire preuve d’empathie et de sympathie en bas âge apportent un nouvel espoir pour l’avenir. Comprendre la valeur des enfants apporte de l’espoir aux enfants partout au Canada.

En célébrant la Journée nationale de l’enfant, faites votre première promesse – que chaque jour sera une journée nationale de l’enfant, que tous les enfants seront considérés pour ce qu’ils nous apportent et ce que nous apprenons d’eux. Promettez de reconnaître et de vous souvenir pourquoi l’individualisation est indispensable et de reconnaître que l’inclusion fondée sur la relation commence dans les jeunes années.

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